« Kouba, c'était mon bébé. J'avais à peine 10 ans lorsque je l'ai eu. Je l'ai retrouvé en sang au milieu du pré. » Pour la première fois depuis une semaine, Audrey Wittmann est revenue dans ce joli champ d'herbe grasse entre Pontchateau et Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Atlantique). Elle y a fait l'insupportable découverte, mardi dernier, au petit matin.
La jeune femme, qui vit dans le Morbihan, avait été alertée par un voisin. Kouba était déjà mort. « Il a reçu des coups de bâton sur la nuque et sur la tempe », dit-elle, la voix tremblante. L'autopsie pratiquée par un vétérinaire vient de le confirmer. « Il avait été malade cet hiver, mais il allait bien. Il fallait être plusieurs pour le maintenir et le frapper. »
Audrey a le moral au plus bas mais veut maintenant « que soient identifiés ceux qui ont fait ça ». Elle entretenait avec Kouba une véritable amitié tissée au fil des balades, des entraînements et des championnats d'équitation. Selon elle, cet acte odieux n'est pas gratuit. Il la visait personnellement, « parce que je m'intéresse à ce champ magnifique ».
Le propriétaire du terrain agricole de dix-huit hectares, non loin de l'hippodrome de Pontchâteau, met à disposition gratuitement le champ en échange de son entretien. Les chevaux, Kouba mais aussi Orion, un magnifique Percheron, les poneys Quetzal et Jacob y gambadaient depuis trois semaines. Audrey voudrait acheter ces terres pour y créer son écurie, une pension pour chevaux et, pourquoi pas, un petit centre équestre.
Seulement, l'affaire n'est pas simple à monter. « L'exploitation agricole a la priorité. L'élevage de chevaux, c'est du domaine de l'agriculture, mais pas le métier qui va avec. Du coup, il faut que je passe des diplômes agricoles pour pouvoir acheter le terrain. » En outre, le champ fait quelques envieux chez les agriculteurs. Le propriétaire a reçu des propositions d'achat qui n'ont pas abouti.
Audrey Wittmann a décidé de porter plainte avec constitution de partie civile devant un juge d'instruction.
Elle veut désormais la vérité et entretenir l'espoir de son projet de vie au milieu des chevaux.